Choisir d’accepter sa personnalité introvertie
Et que ce n’est pas facile de s’accepter comme on est, peu importe le trait de caractère. Mais quand la société en général valorise tellement le fait d’être extravertie, ça devient encore plus compliqué de s’accepter en tant qu’introvertie.
Se faire inviter à une soirée avec des amis, avoir une rencontre familiale, et ressentir l’envie pressante de ne pas y aller, c’est ma réalité. Ce n’est pas parce que je n’aime pas les gens, c’est juste épuisant pour moi.
Depuis aussi longtemps que je me souviens, on m’a toujours catégorisée comme étant timide, renfermée, gênée, alors qu’au fond j’étais, et je suis encore introvertie.
Je voyais le fait d’être introvertie comme quelque chose de négatif.
J’ai toujours sentie que je devais aimer être dans un gros groupe de gens, recevoir, aimer les party.
Notre société valorise tellement le fait d’être outgoing, d’être sociable, d’aimer sortir, de vouloir être en groupe, alors quand tout ça, ça ne nous plait pas, c’est difficile de s’accepter et de se faire accepter.
Être introvertie c’est quoi?
Pour moi, c’est avoir besoin de calme dans mon cocon afin de me ressourcer et retrouver mon énergie. Je suis calme, et j’ai besoin de douceur.
J’ai une préférence pour les conversations profondes, pour les rencontres en duo ou en petit groupe de gens que je connais bien. Je préfère de loin une relation stable qui perdure dans le temps que d’avoir plusieurs amitiés toutes en surfaces.
J’ai besoin de temps pour plonger dans mon monde intérieur. Je suis épuisée par le monde extérieur de manière assez rapide. Même si j’aime le monde.
Ce n’est pas parce que je suis introvertie que je suis timide. Avec les gens de mon entourage, je suis loin d’être timide.
Le fait d’être introvertie c’est souvent mal accepté. À l’école on se fait dire qu’on ne s’inclue pas assez avec les groupes.
À l’adolescence, quand la norme vient qu’à se tenir en groupe, ou seules les amitiés comptent, on se sent vite différents parce que ce n’est pas notre cas. Je préfèrais de loin rester chez moi pour lire, regarder un film, profiter d’un souper en famille, etc.
On rêve de devenir plus sociable, plus à l’aise dans un groupe.
Je me demandais toujours qu’est-ce qui n’allait pas chez moi?
On vient qu’à se forcer à jouer un rôle qui n’est pas le nôtre. Jusqu’au moment ou on se rend compte que ça ne peut plus continuer, qu’on doit changer.
Être avec beaucoup de gens ça m’épuise littéralement.
Quand je suis dans un gros groupe, je me sens vite irritée, vidée de mon énergie et mon anxiété monte en flèche. Mais dès que je retrouve ma maison, dans ma bulle, je me sens de nouveau pleine d’énergie.
Je ne m’empêche pas de sortir mais j’ai choisi d’accepter qui je suis pour être capable de mettre mes limites.
De ne plus me sentir coupable quand je n’ai pas envie de faire telle ou telle sortie parce que je me sens submergée par celle-ci.
En tant qu’introvertie, j’ai besoin d’être seule pour recharger mes batteries.
C’est là que j’en suis venue à la conclusion que je devais apprendre à m’accepter telle que je suis.
Je n’ai pas envie de participer aux conversations en surface qui ne servent à rien, le small talk. Ça me draine de mon énergie. Et bien honnêtement, si la conversation ne m’intéresse pas, j’ai la misère du monde à tenir le fil.
Ce n’est pas mal intentionné, mais je tombe dans mes pensées. J’ai du mal à parler de la pluie et du beau temps disons.
Quand je ne connais pas quelqu’un, ça me prend un certain temps pour être à l’aise avec cette personne alors je suis plutôt silencieuse, relativement discrète.
Quand je suis avec des gens avec qui je suis très à l’aise c’est tout le contraire, j’adore parler et m’amuser.
En tant qu’introvertie, je n’ai aucun problème avec les silences, les blancs dans les conversations. Je ne cherche pas à les combler à tout prix.
Comment j’arrive à m’accepter en tant qu’introvertie?
Être introvertie n’est pas un problème à réparer!
Je n’ai pas besoin de sortir de ma coquille, et toi non plus si tu es introvertie. Tu as le droit d’être qui tu es.
Ce n’est pas toujours facile d’expliquer à son entourage notre besoin d’être seule, car on ne veut pas les blesser car ce n’est pas personnel à eux.
Mais maintenant je sais mettre mes limites, et surtout les respecter.
Je sais que je ne suis pas une extravertie et que je ne le serai jamais. Ça ne sert à rien de me sentir coupable de ne pas être à l’aise en groupe ou avec des gens que je ne connais pas, ce n’est pas moi.
Je sais que tout le temps que je passe seule, ou bien avec ma famille très proche, me permet de réfléchir, d’analyser et d’apprendre à mieux me connaitre et à travailler sur moi.
Je ne suis pas en train de dire que je n’aime pas voir des gens, je ne suis pas une hermite dans ma maison non plus. J’aime beaucoup faire des rencontres avec des gens qui sont importants pour moi. Mais j’ai besoin de compenser avec du temps seule car ça me vide de mon énergie rapidement.
Ce n’est pas parce que je suis introvertie que je suis repliée sur moi-même, bien au contraire.
Accepter mon introversion m’aide à me sentir mieux avec moi. Je n’espère plus être quelqu’un d’autre pour plaire à qui que ce soit.
Je ne passe plus tout mon temps à essayer de cacher cette partie de moi.
Être vraiment moi-même, c’est ce qui m’a permis d’être plus heureuse, avec mes défauts comme mes qualités.
Ce n’est pas comme si je pouvais choisir d’être introvertie ou non
Pour mieux m’accepter et me respecter, je m’assure de faire ces deux trucs:
Respecter mon rythme en tant qu’introvertie,
Le quotidien vient rapidement m’épuiser, le bruit de l’extérieur, les interactions sociales, les sorties, etc.
Une fois que j’ai compris mes besoins de ressourcement, j’ai pu mettre en place des activités qui me font du bien pour me permettre de garder mon énergie.
Être reposée me permet de choisir les moments ou j’ai envie de faire des sorties plus sociales. Je m’assure de faire au moins une activité par jour pour m’aider que ce soit la lecture, la méditation, la marche seule, prendre un bain, l’écriture, etc.
Apprendre à mettre mes limites
Même si c’est encore très difficile pour moi, apprendre à mettre mes limites quand je n’ai pas l’énergie pour une activité, c’est vraiment essentiel pour mon bien-être.
Je ne parle pas de ne jamais faire d’effort pour voir quelqu’un, mais simplement d’apprendre à m’écouter sans me sentir coupable.
J’ai tellement souvent annuler des rencontres entre amis, des partys, etc. en me sentant si coupable.
Ce n’était pas par manque de respect ou de considération pour les autres, au contraire, ça me grugeait de l’intérieur d’annuler, mais je ne me sentais pas bien d’y aller non plus.
Alors maintenant j’apprends à dire non dès le début pour ne pas devoir me sentir coupable d’annuler, et que ça me gruge toute mon énergie.
J’ai vraiment besoin de connection humaine, de contact avec des gens, mais pas de la manière que la société le normalise. Je ne suis pas capable de vivre une vie extra sociale, à aller dans des partys et des évènements. J’ai besoin de temps seule tous les jours.
Même si j’apprécie le fait de sortir de ma zone de confort et de rencontrer des nouvelles personnes, je ne suis tout simplement pas capable de le faire régulièrement. Je n’ai pas envie de le faire souvent et ça me convient très bien.
Je préfère de loin garder mon énergie pour mon entourage proche de moi avec qui j’adore passer du temps.
Je suis plus que choyée d’avoir un mari qui me comprends et qui partage avec moi notre niveau d’énergie et besoin de rencontres sociales. Au fil du temps, nous avons bâtis une relation profonde et forte à travers nos similitudes.
Dans notre société, je sens que souvent nous valorisons les gens qui prennent des décisions drastiques, impulsives et qui prennent des risques dans leur choix au détriment de ceux qui sont plus silencieux, sensibles, qui passent souvent inaperçus.
J’admire ceux qui sont capables de parler devant tout un groupe sans aucune difficulté, avec aisance. Ma soeur est comme ça, j’admire ce côté d’elle. J’ai longtemps voulu être comme elle, à l’aise peu importe avec qui je suis.
Mais ce n’est pas qui je suis et j’ai du apprendre à l’accepter.
Les gens comme moi doivent prendre la vie avec un rythme beaucoup plus lent, beaucoup plus doux. Dès que j’ai trop de choses de planifiées, je me sens étouffée et je ne suis pas bien.
Je dois pouvoir prendre mon temps, ne pas me sentir sous la pression et ne pas être débordée de chose à faire, comme la société le dit dans nos vies de plus en plus occupées.
Choisir d’accepter sa personnalité est un travail de tous les jours.
J’ai du arrêter d’essayer de la faire rentrer dans le moule pour plaire.
C’est seulement à ce moment là que j’ai pu me libérer et me senir beaucoup mieux avec moi-même.
Je ne suis pas plus faible ou moins intéressante parce que j’aime être seule. Je suis qui je suis, point. Et peu importe qui tu es, j’espère que tu t’acceptes et que tu t’aimes tout autant.
En apprenant à mieux me connaitre, me comprendre et m’accepter, j’ai pu laisser aller un sentiment de solitude et d’insécurité qui m’habitait en tout temps.
Je me comparais à des gens avec des personnalités tellement différentes de la mienne que je me sentais vraiment seule.
Alors qu’au fond, il y a énormément de gens comme moi, qui sont introvertis, qui ont besoin d’une vie plus calme, silencieuse et douce. Nous n’entendons tout simplement pas parler d’eux puisque ce n’est pas valorisé.

