
7 raisons de ne pas forcer un enfant à partager
On entend toujours les parents dirent aux enfants de partager leurs jouets, l’attention des parents, leurs collations, etc. Par contre, je dis l’inverse et je te présente 7 raisons de ne pas forcer un enfant à partager.
Si comme moi, tu as envie d’offrir une parentalité positive, bienveillante et consciente, il est probable que tu n’as pas envie de forcer ton enfant à partager.
Mais comment peux-tu faire pour l’aider à apprendre à partager tout en le respectant dans ses limites?
Que ce soit avec des amis lors d’une playdate ou bien avec ses frères/soeurs.
Dans notre société, il y a tellement d’emphase qui est mise sur le partage entre enfants.
C’est une pression qui repose sur le dos des parents et si jamais leurs enfants ne veulent pas partager ou attendre leur tour, oh là là, quelle honte!
Alors je vais donc te donner 7 raisons de ne pas forcer un enfant à partager.
LE PARTAGE N’EST PAS TOUJOURS APPROPRIÉ SELON LE DÉVELOPPEMENT DE TON ENFANT
En apprendre d’avantage sur le développement de l’enfant peut tellement t’aider à mieux comprendre ou il en est et ce qui est réaliste pour lui.
En comprenant mieux sa réalité, tu peux donc ajuster tes attentes.
Si dans son stade de développement, il n’est tout simplement pas prêt à comprendre le partage, ça sert à quoi de le forcer?
On ne peut pas forcer un enfant de 2-3-4 ans de tout simplement partager par bonté de coeur, naturellement. Je ne dis pas que ton enfant ne le fera pas, mais que ça ne sera pas toujours le cas.
À cet âge, ton enfant ne sait pas encore reconnaître les besoins des autres enfants, de comprendre et de voir qu’il en a aussi.
Ce n’est pas sa responsabilité de répondre à ses besoins à ce momen puisqu’il n’est pas rendu là dans son développement.
C’est dur pour un enfant de laisser tomber quelque chose qu’il veut vraiment simplement pour le donner à un autre enfant qui le veut aussi.
On en demande beaucoup à un tout-petit âgé de 3 ou 4 ans.
Ton enfant peut très bien être hyper gentil, attentionné, etc. mais s’il ne partage pas, c’est donc de dire qu’il n’est pas adapté socialement selon notre société.
Je n’ai aucune idée pourquoi le partage est l’indicateur surpême de l’adaptation sociale d’un enfant.
S’attendre à ce que son enfant partage automatiquement est une demande déraisonnable
Est-ce que tu partages tout, tout le temps, à tout le monde? Je ne crois pas! Nous avons tous des choses qui sont précieuses pour nous et que nous refusons de partager.
Ton enfant ne possède pas beaucoup de chose dans sa vie, mis à part ses jouets. Ce sont les seuls objets qui lui appartiennent réellement.
Alors c’est normal qu’il choisit de ne pas toujours vouloir les partager. C’est une façon pour lui d’avoir un certain contrôle dans sa vie.
Nous avons des attentes envers eux, qu’ils partagent automatiquement et généreusement à leurs amis, frères/soeurs et même à des étrangers.
C’est un double standard selon moi, et c’est une des raisons de ne pas forcer un enfant à partager qui me rejoint le plus.
Moi-même, je ne veux pas partager mes vêtements, mon ordinateur, mon cellulaire, à tout le monde alors pourquoi mon enfant devrait le faire?

Forcer un enfant à partager ne lui enseigne pas la gentillesse et la générosité
Prendre le temps de s’arrêter quelques instants pour réfléchir sur ce que nous voulons enseigner à notre enfant en le forçant à partager.
Parce que ce n’est pas parce que je le force à partager qu’il apprendra à être gentil avec les autres, à être généreux avec les autres, à être empathique, etc.
Parce que quand on y pense, la raison première que nous forçons nos enfants à partager ce n’est pas pour qu’ils offrent leurs jouets préférés à leurs amis, mais bien pour adhérer aux normes sociales en lien avec le comportement des enfants.
Alors qu’au fond, ce qu’on veut vraiment enseigner à nos enfants c’est qu’être gentil et généreux avec notre entourage, ça les fait bien se sentir, ils sont heureux, se sentent apprécier, etc.
En forçant ton enfant à partager, tu passes à côté de cet apprentissage parce que tout ce qui compte c’est la finalité de l’acte, soit celui de donner un jouet à un autre enfant.
Non seulement ce n’est pas fait de bonté de coeur, mais en plus, ton enfant peut se sentir frustré, obligé, etc.
Quand il va partager son jouet à son frère, celui-ci va le ressentir que ce n’est pas fait par gentillesse, mais par obligation et ça n’est jamais bien plaisant.
Les deux enfants ne se sentiron surement pas très bien dans cette situation.
Est-ce que c’est vraiment comme ça que tu veux que ton enfant se sente quand tu l’obliges à partager? Je suis certaine que non!

Les enfants peuvent être intrigués par le conflit entre enfants
Ce que je veux dire par là, c’est que les enfants apprennent par l’action, en faisant, en imitant.
Et lorsqu’ils ne veulent pas partager, peut-être qu’ils ont envie de reproduire un conflit afin de voir comment ils peuvent le régler par eux-même.
Le fait de se chamailler pour un jouet, c’est ce qu’ils veulent explorer.
En tant qu’adultes, nous voulons éviter le conflit à tout prix alors qu’eux expérimentent tout, tout est nouveau et intéressant.
Nous avons souvent tendance à acheter deux poupées identiques, pour justement éviter le conflit, tout le monde en a une.
Ou bien nous forçons le partage pendant 10 minutes à un enfant et ensuite les 10 autres minutes à l’autre.
Nous voulons que ce soit 100% juste, tout le temps.
Mais quand on fait ça, on prive les enfants d’expériences. On se mèle de leurs relations.
Les enfants sont intéressés par les relations avec les autres, et on envie de les explorer.
Qu’est-ce qui se passe si je prends cette voiture des mains de ma soeur? Qu’est-ce qui arrive si je passe devant un enfant au parc? Ou bien si je n’ai pas envie de lui prêter mon jouet?
Quand on étiquette un enfant comme étant »terrible » ou bien égoïste de ne pas vouloir partager, ces mots deviennent sa petite voix intérieure.
En plus de passer tout droit la vraie raison derrière son comportement, en plus d’être injuste envers lui.

Accompagne ton enfant de manière constructive
Tu peux aider ton enfant en l’accompagnant ou bien tu l’aides tout autant en demeurrant silencieuse.
Lui permettre de trouver lui-même des solutions à son conflit avec un autre enfant est beaucoup plus constructif que de l’imposer nous-même.
Mais ouf que je trouves ça difficile de me retenir de parler, de ne pas me mêler dans un conflit entre enfants pour les »aider ».
On se retrouver souvent à dire des trucs du genre:
Si vous vous chicaner pour tel jouet, alors je le retire et personne ne l’aura! Ou bien tu as une minute avec le dit jouet, ensuite l’autre aura 1 minute aussi. Ou encore, tu es le grand garçon, tu devrais partager à ta petite soeur.
Nous retirons une opportunité d’apprentissage pour nos enfants. Ils pourraient réfléchir à tout ce qui pourraient être fait afin de trouver une solution qui convient aux deux enfants, ensemble.
La capacité à résoudre des problèmes est hyper importante dans notre vie d’adulte alors plus notre enfant a l’espace pour se pratiquer, meilleur il deviendra plus tard.
C’est possible que leur solution ne te convient pas, mais l’important c’est que les deux enfants impliqués soient heureux de leur solution ensemble.
La négociation, les compromis, se défendre soi-même, les conséquences de faire une concession ou de ne pas la faire, ce sont tous des apprentissages qui peuvent être faits lors de la résolution du conflit.
Advenant le cas ou c’est nécessaire pour moi de m’impliquer afin de les accompagner, je vais tout simplement les accompagner dans leur recherche de solutions.
Ce n’est pas nécessaire de percevoir un enfant comme victime ou méchant, ce sont tous les deux des enfants qui apprennent en jouant.
Réduire la pression sociale
La pression est assez intense quand on devient maman. On se fait juger sur tout et sur rien. Peu importe ce que tu fais, ce ne sera jamais correct aux yeux de quelqu’un.
Alors imagine quand tu décides de ne pas forcer ton enfant à partager, que les 7 raisons de ne pas forcer un enfant à partager ton aider dans ton choix de parentalité respectueuse et bienveillante.
La réaction des autres parents peut être assez désagréable. Mais j’ai quelques trucs pour toi.
Quand un enfant a pris un jouet des mains de ton enfant tu peux dire quelque chose comme ça:
Oh je vois que tu voulais vraiment ce jouets avec lequel tu jouais et … te l’as pris. Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour régler le problème?
ou bien,
Je peux voir que tu n’es pas prête à partager ce jouet, peut-être que quand tu auras terminé, ton amie pourra avoir son tour?
Si le problème est plutôt entre des enfants à la maison tu peux dire quelque chose comme ça:
Je peux voir que tu n’as vraiment pas envie de partager ce jouet, mais je pense que ça peut être frustrant pour les autres enfants de le voir et de ne pas pouvoir jouer avec lui. Voudrais-tu aller le porter dans ta chambre jusqu’à ce que tes amis soient partis?
Quand tu es avec un parent, tu peux toujours lui laisser savoir que tu n’aimes pas forcer le partage, mais que s’il sent le besoin que j’interviens.
Un autre truc que je fais toujours quand nous recevons des enfants à la maison, j’avise ma fille à l’avance et je lui demande s’il y a des jouets qu’elle n’a pas envie de partager.
Si c’est le cas, nous les rangeons soit dans notre chambre ou ailleurs pour qu’ils ne soient pas à porter de main.
Comme ça tous les autres jouets disponibles les enfants peuvent jouer avec eux, et ma fille a pu garder ceux qu’elle veut pour elle.
Je suis certaine que ça aide ma fille à partager parce qu’elle a pu choisir les jouets qu’elle voulait partager et garder ceux qui sont spéciaux pour elle à ce moment.

Et finalement la dernière des 7 raisons de ne pas forcer un enfant à partager:
Sois un exemple pour tes enfants
Le plus important selon moi, puisque nos enfants apprennent par imitation, c’est d’être un exemple de partage envers les autres.
Partage ton déjeuner avec ton enfant, partage la dernière part de gateau ou offre-la lui, etc.
Nous le savons tous, ce que nous faisons en tant que parents comptent beaucoup plus que ce que nous disons.
Nous ne pouvons pas changer nos enfants, mais nous pouvons nous améliorer nous, afin d’être un meilleur exemple pour eux.
Prend le temps de réfléchir si tu partages assez dans ta vie? Si tu es assez généreuse? Est-ce que tu redonnes assez? Est-ce que je fais des compliments ou je suis reconnaissante?
C’est le genre de partage qu’on veut voir chez nos enfants alors nous devons le modeler nous-même avant toute chose.
